Comment réussir à entretenir et améliorer sa mémoire ?

Comment réussir à entretenir et améliorer sa mémoire

    Si vous êtes un(e) élève ou un(e) étudiant(e), vous devez vous instruire. Même lorsque vous aurez un métier, vous devrez vous former. Vous aurez à recevoir des enseignements, apprendre des leçons, comprendre et retenir des instructions. Par la suite, vous devrez restituer correctement toutes ces connaissances. Afin d’y parvenir, vous utiliserez votre mémoire. Mais, si vous ne vous en occupez pas correctement, vous risquez de rencontrer certains désagréments. Par exemple, des troubles d’apprentissages, des difficultés de compréhension, des souvenirs endommagés ou mélangés. En général, nous voudrions plutôt pouvoir nous souvenir de l’essentiel sans avoir à fournir de gros efforts. Nous voudrions conserver nos connaissances intactes. Mieux encore ! Nous voudrions pouvoir retarder les effets du vieillissement et conserver notre lucidité le plus longtemps possible.

Pour se rapprocher de ces résultats, voyons ensemble comment entretenir et améliorer notre mémoire.

    En fait, nous devrions plutôt parler de nos mémoires. Nous possédons cinq mémoires interconnectées qui correspondent chacune à des réseaux neuronaux différents. Découvrons les ensembles.

    La première est la mémoire épisodique. C’est la mémoire des instants que nous avons personnellement vécus. Elle nous permet de savoir si un souvenir est récent ou ancien, combien de temps semble-t-il durer ou encore à quel endroit nous nous trouvions. Petite parenthèse, elle nous permet également d’anticiper notre futur. Enfin, elle est en relation avec la mémoire suivante, la mémoire sémantique.

    Elle est, avec la mémoire épisodique, une mémoire explicite. C’est-à-dire qu’elle nécessite un contrôle conscient. Plus exactement, elle est la mémoire du langage et aussi de nos savoirs et connaissances sur les choses, sur les individus, les lieux, les idées, etc. Nous pouvons noter que, avec le temps qui passe, un souvenir issu de la mémoire épisodique va perdre son contexte de lieu ou de temps et va devenir une connaissance générale. Il sera alors transféré vers cette mémoire sémantique. Par exemple, une personne ayant marché sur ses lacets défaits et ayant trébuché, finira par enregistrer qu’il faut les nouer. Il me semble que c’est ce que l’on appelle l’expérience.

Pour être précis, l’expérience s’accompagne de savoir-faire. Ces derniers sont stockés dans notre mémoire procédurale. C’est la mémoire des automatismes, des réflexes. Elle nous permet, par exemple, de parler, d’attraper des objets, de nous déplacer en marchant, en courant ou en conduisant un véhicule sans en avoir conscience. Elle nous permet de réaliser des tâches sans que nous puissions expliquer en détail comment nous faisons. C’est une mémoire implicite. C’est-à-dire sans contrôle conscient. Nous en avons une autre, la mémoire perceptive.

    Cette mémoire s’appuie sur nos sens, la vue, l’ouïe, le touché, l’odorat et le goût. C’est par elle qu’un élève peut se souvenir de ce qu’il a entendu en classe, qu’un œnologue peut juger un vin, qu’un conducteur de taxi va emprunter un itinéraire connu tout en discutant avec son passager. Elle nous permet d’accomplir, de manière mécanique, des activités de routine tout en portant notre attention sur une autre occupation.

    Les quatre mémoires que nous venons de décrire sont classées comme mémoires à long terme. Il nous reste à voir la mémoire de travail qui est une mémoire à court terme. Nous l’utilisons en permanence. Elle est en interaction avec les autres. Elle permet de manipuler des données pendant que nous réalisons une tâche. Par exemple, elle nous permet de finir une phrase en se rappelant du début. Autre exemple, garder une information à l’esprit le temps de la noter. Elle nous permet de réfléchir, d’appréhender des idées nouvelles. Bref ! C’est la mémoire du présent. Elle fait penser à la RAM d’un ordinateur car son contenu sera soit transféré vers une des mémoires à long termes, soit effacé.

    Comme nous l’avons constaté au début, toutes les mémoires sont liées. Certaines sont même interdépendantes. La défaillance de l’une d’entre elles impacterait nécessairement le fonctionnement des autres.

Pour nous prémunir de ce type de désagréments, nous allons passer en revue différents facteurs qui requièrent notre vigilance.

    Tout d’abord, ceux sur lesquels nous n’avons aucune prise. Par exemple, il y a les évènements traumatisants comme un accident, une agression ou un deuil. Ils peuvent entrainer des pertes temporaires de mémoire. Il y a aussi les facteurs biologiques et génétiques. Certaines personnes sont naturellement dotées de facultés solides et durables alors que d’autres devront faire preuve de persévérance, voire d’obstination pour atteindre des résultats approchants. Justement, si vous n’avez pas ces prédispositions, les prochains facteurs vous seront utiles.

    Enchainons immédiatement avec la quantité de vos apprentissages. Plus vous apprenez, plus vous renforcez vos réseaux neuronaux. Mais attention ! Ne retenez pas n’importe quoi car la qualité de vos apprentissages compte aussi. Apprendre des concepts complexes ou abstraits est mieux qu’apprendre de simples numéros de téléphones.

    En fait, il faut faire les deux. Il s’agit tout de même d’une forme de stimulation intellectuelle. Saviez-vous que de longues périodes sans aucune stimulation provoquent une régression de votre aptitude à mémoriser ? Ce qui nous amène au facteur suivant. La durée et la régularité de ces stimulations tout au long de la vie. Apprenez des notions et des savoir-faire nouveaux quel que soit votre âge. La nouveauté est un dopant naturel.

    En parlant de facteurs naturels ajoutons la quantité, la qualité et la durée de nos relations sociales. Attention ! Il s’agit ici de nos interactions réelles pas virtuelles. Favorisez des rencontres, des discussions avec des personnes qui ont des connaissances complémentaires aux vôtres et pas toujours les mêmes. En même temps, développer votre empathie, c’est-à-dire votre capacité à vous mettre à la place de l’autre, vous permet de mettre en action et de bonifier votre mémoire épisodique. Par exemple, en maison de retraite les activités en groupe et les visites sont indispensables. Cela contribue à maintenir la lucidité des usagers. Il y a également un intérêt pour les visiteurs qui peuvent profiter de l’expérience, voire de la sagesse, de la personne visitée si elle est encore en mesure de la transmettre. Je le précise car les effets de l’âge sont parfois dévastateurs. Les séniors passent souvent trop de temps éveillés de jour comme de nuit. Or le sommeil est essentiel.

    Un manque de sommeil provoque des problèmes pour mémoriser et de grandes peines à assimiler et restituer des informations. Par conséquent, bien dormir est capital pour se régénérer convenablement. Plus la durée du sommeil est importante et plus il est efficace et réparateur. Toutefois, soyez prudents. Il est préférable que ce sommeil soit naturel. Dans le cas contraire, en utilisant des médicaments comme des somnifères, cela fonctionne moins bien. Pire, en cas d’effets secondaires, il peut y avoir un impact négatif sur vos réseaux neuronaux.

    Il y a d’ailleurs d’autres produits qui peuvent entraîner une conséquence néfaste en cas d’effets secondaires. Ce sont les anxiolytiques. Vous ne devez en prendre que sur prescription de votre médecin. En règle générale, privilégiez d’autres moyens pour remédier au stress ou à l’anxiété qui sont eux même à la source de dysfonctionnement de la mémoire.

    Parmi ces moyens, favorisez l’exercice physique. Pratiqué régulièrement et éventuellement bien encadré, il vous sera énormément profitable et pas que pour la mémoire. Une demi-heure de marche rapide tous les jours est déjà recommandée pour prévenir les maladies cardio-vasculaires. Soyez vigilants tout de même. La pratique du sport est parfois perçue, par erreur, comme suffisante et fait penser qu’il est inoffensif de négliger notre alimentation.

    Notre cerveau, pour fonctionner de manière optimale, a besoin que nous ingurgitions certains aliments. Au moment où j’écris ces lignes, c’est le régime méditerranéen qui est préconisé par les spécialistes. Ils vous exhortent à manger très souvent des légumes (vert, rouges ou orangés), des noix, des légumineuses, de l’huile d’olive ou de canola, des produits céréaliers à grains entiers (riz, couscous, etc…) et du poisson. Il est conseillé de manger occasionnellement des produits laitiers, de la viande ou des œufs. Enfin, tant que vous le pouvez, évitez les sucreries et les pâtisseries (sauf cas de force majeure que je vous dévoilerai dans un prochain article).

    Dernière précision. S’il n’est même pas toléré que vous consommiez des sucreries, il est, j’espère, évident pour vous que des substances plus dangereuses, comme les drogues, le sont encore moins. En plus d’endommager vos réseaux neuronaux, elles peuvent vous tuer. Elles sont donc à proscrire. Au pire, vous voilà avertis. Refermons cette parenthèse.

Désormais, la balle est dans votre camp. Mettez, dès aujourd’hui et durant au minimum un mois, en pratique tous ces conseils. Indiquez-moi en commentaire si vous avez perçu des différences flagrantes.

Je vous dis à bientôt.