Pourquoi être concentré, c'est être meilleur dans ce que je fais ?

« Allez jouer plus loin ! »

« Cet ordinateur ne fonctionne pas ! »

« Il va arrêter avec sa perceuse ! »

« Tiens ! J’ai reçu un message de Flo ! »

Vous reconnaissez peut-être l'une de ces sources de distraction.

Néanmoins, vous avez une tâche à accomplir, un dossier à compléter, une intervention orale à préparer et pour y parvenir, vous devez vous concentrer.

Vous avez, peut-être, déjà demandé des conseils autour de vous, mais leurs effets ne sont pas totalement satisfaisants.

En conséquence vous êtes à la recherche d’autres conseils. Cependant, il y a un facteur que vous devez prendre en compte, il est utile d’en avoir conscience pour appliquer les différentes méthodes de concentrations, celles que vous connaissez déjà et celles que nous allons vous présenter. Ce facteur est le temps que nous prenons pour parvenir à une concentration optimale.

 

Une étude scientifique, menée par les chercheurs Gloria Mark (département d’informatique à l’Université de Californie), Daniela Gudith et Ulrich Klocke (institut de Psychologie de l’Université Humboldt à Berlin) sur la concentration va nous aider à comprendre ce problème.

Ces chercheurs voulaient mesurer, en particulier, “le coût de l’interruption”. C’est le temps supplémentaire mobilisé pour revenir à une tâche alors que l’on a été interrompu.

Pour les besoins de l’étude, les chercheurs ont simulé un environnement de bureau. Il est apparu que :

  •  les personnes interrompues mettaient en moyenne 25 minutes pour se replonger dans ce qu’elles faisaient.

  • Plus les interruptions étaient fréquentes et plus les personnes testées commettaient des erreurs et étaient sujettes au stress.

Ces résultats s’expliquent par le fait que répondre à un stimulus (sollicitation externe) qui n’a rien à voir avec la tâche traitée, crée un changement cognitif de contexte.

Après une interruption, il nous faut en moyenne 25 minutes pour retrouver une concentration optimale.

Dans une journée près de la moitié des interruptions proviennent de nous - même !

 Cette donnée est importante car le temps de concentration moyen d’un adulte est d’environ 90 minutes (d'après une étude menée par le psychologue Anders Ericsson ). Cela ne veut pas dire que nous sommes concentrés durant 90 minutes de façon optimale. Pas du tout! Il faut retrancher les fameuses 25 minutes avant d’atteindre une pleine concentration.  

Cela veut dire qu’en vérité, sur 90 minutes, nous pouvons être très concentrés durant 90-25= 65 minutes (1h et 05 min).

 C’est normal, l’organe majeur qu’est le cerveau humain n’est pas un interrupteur. Il ne passe pas d’un état à un autre en 1 seconde (sauf dans une situation extrême).

Chaque acte, qu’il soit de l’ordre du mouvement (psycho-moteur) ou bien purement intellectuel mobilise un réseau d’une infinie complexité composé de 100 milliards de neurones (environ 14 fois la population mondiale !).

Le siège de la concentration est le lobe frontal, c'est le plus grand lobe cérébral du cortex. Il est situé juste derrière le front. C'est le centre de contrôle de notre cerveau : le grand chef d'orchestre.

 Il est en partie chargé de la planification, du raisonnement, de la résolution des problèmes, du jugement, du contrôle des impulsions ainsi que de la régulation des émotions comme l'empathie, la générosité et bien évidemment la concentration.

 

 À quel moment notre cerveau est-il le plus efficace ?

 S’il faut 25 minutes en moyenne à notre cerveau pour atteindre une concentration optimale, il faut aussi savoir que celui-ci a des limites. En effet, il lui est impossible de rester absolument concentré 8 heures de suite. Cette limite physiologique donne l’occasion de trouver des moyens de s’y adapter.

Il est judicieux de préparer sa journée en conséquence. Par exemple, toutes les tâches nécessitant un gros effort de concentration doivent être planifiées à des moments où notre cerveau est le plus éveillé, où nous sommes le plus disponible, tout cela dans la mesure du possible bien évidemment. Chacun a des impératifs/responsabilités personnels qu’il se doit d’honorer (famille,  etc….).

 Si vous arrivez à maîtriser cet outil redoutable qu’est votre force de concentration vous avancerez plus vite et au final, vous gagnerez beaucoup de temps.

Comme le montre le graphique ci-dessous de l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale), notre cerveau est le plus efficace le matin de 8h à 11h et le soir de 18h à 20h. C’est à ces moments là que le temps que nous mettons à nous concentrer est le plus court, que nous  devons être le plus « focus » sur nos objectifs et que nous devons planifier des tâches complexes:

  • faire des recherches ;
  • apprendre de nouvelles choses ;
  • s'instruire ;
  • suivre une formation ;
  • proposer des activités à nos enfants.
  • planifier un évènement,
  • faire des projets.

 

 

 

 Que faire aux moments où notre cerveau est le moins efficace ?

Le graphique présenté ci-dessus montre qu’il existe 2 pics de somnolence le plus important entre 3h et 6h du matin (c’est un peu normal car c’est en pleine nuit),  et le 2nd de 14h à 16h. C’est le coup de fatigue du milieu d’après-midi associé (uniquement) à tort à la digestion du repas du déjeuner.

Planifiez autant que possible des tâches simples aux moments de la journée où votre vigilance baisse. Notre concentration ne serait pas optimale et nous serions contre-productif, nous pouvons en profiter pour :

  • nous reposer,
  • écouter de la musique,
  • se relaxer (attention les écrans ne relaxent pas notre cerveau, bien au contraire, ils le « surstimulent »)

Quelle stratégie efficace à adopter pour optimiser sa concentration?

Je vous donne une stratégie très simple et efficace donc facile à tester. Vous devez rester concentré 45 minutes sur votre tâche puis prendre une pause de 5 minutes et reprendre là où vous vous êtes arrêté. Marcher durant vos pauses est une très bonne façon de faire circuler le sang (jusqu’au cerveau) tout en se relaxant.

  

Quelles sont les habitudes qui parasitent notre concentration?

Je vais en dévelloper deux principales:

1. Contrairement aux fausses croyances, LE CERVEAU HUMAIN N’EST PAS MULTITÂCHES !

Un cerveau ne peut traiter qu’une tâche  à la fois. Souvent nous faisons le contraire et commençons à faire plusieurs choses en même temps sans terminer une seule tâche. 

Ce genre de croyance aura , sur le moyen ou le long terme, un impact extrêmement négatif sur toute notre capacité d’attention et nous finissons par ressentir une fatigue intellectuelle.

Comme dit le proverbe « Qui embrasse trop mal étreint !»

Alors souvenez-vous que notre cerveau ne peut traiter efficacement qu’une tâche à la fois !

2. L’hyper connexion

 Actuellement, l’activité professionnelle, les amis physique ou virtuels, la famille, un flot d’information permanent non filtré nous amènent à constamment vérifier nos mails, nos messages, nos sms, les notifications sur tout un tas d’applications plus efficace les unes que les autres.

Même lorsque vous voulez mettre votre smartphone de côté, une petite mélodie se fait entendre à chaque message reçu, parfois c’est une vibration ou bien un voyant lumineux persistant.

 En moyenne une personne consulte 150 fois par jour son téléphone portable.

 Une étude de l’université de Floride menée sur 150 étudiants américains a montré qu’il suffit d'entendre une sonnerie ou une vibration sur son smartphone pour perdre sa concentration et commettre des erreurs.

 

Faisons maintenant un calcul simple :

Imaginez une personne recevant régulièrement juste 10 messages imprévus le long de la journée alors qu’elle travaille sur un projet qui lui tient à cœur.

Rappelez-vous, nous perdons 25 minutes à chaque fois pour nous recentrer, ce qui correspond pour dix messages à 10 x 25 = 250 min soit 4h10min juste pour retrouver une concentration optimale. 

C’est une perte de temps et de qualité de concentration énorme !

Maintenant, imaginons cela sur 1 semaine, 250 x 7 = 1750 min soit près de 30 heures ! Plus d’une journée entière de perdue !

Imaginez ce que cela donne sur 1 mois, ....

Pas étonnant que l’on ait cette sensation de ne pas voir passer la journée et de n’avoir rien fait!

 Pour finir, le simple respect et l’écoute de notre rythme biologique nous permettront de gagner un temps précieux dans tout ce que nous entreprendrons. Ne négligez pas cela et organisez-vous des moments de déconnexion totale. Notre cerveau nous en sera reconnaissant.