Comment réussir à gagner en maturité
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Comment réussir à gagner en maturité
Le sujet de cet article m’a donné du fil à retordre. Il concerne presque tous les êtres humains. Ce qui fait que chacun d’entre nous en possède sa propre perception. Mais de la manière la plus objective possible, comment définir la maturité ? Surtout, pourquoi est-il aussi important d’être mature ? Que ce soit intellectuellement, émotionnellement, voire physiquement ?
Par ma propre adolescence, puis par mon expérience de père et enfin par celle de professeur en structure d’accompagnement scolaire, j’ai pu voir à quoi ressemble l’immaturité. J’ai identifié assez souvent les mêmes comportements comme refuser ou fuir les responsabilités, croire que l’on sait des choses que l’on n’a jamais pris le temps d’étudier, trouver que rien n’arrive assez vite, ne pas terminer ce que l’on a commencé, sous-estimer ou surestimer aisément une personne ou une tâche, être égoïste voire égocentrique, s’emporter facilement, envier les résultats des autres sans vouloir fournir d’efforts, chercher des solutions de facilités, tricher, ne pas reconnaître ses torts, ou encore effacer systématiquement les traces de ses erreurs. Dans chacun des cas précédents, j’en ai constaté, plus d’une fois, les conséquences fâcheuses. J’ai vu des personnes, inconscientes de certaines réalités, prendre des risques inutiles voire s’exposer ou exposer les autres à des dangers. J’en ai vu d’autres échouer puis revivre les mêmes échecs. En résumé, l’immaturité prend souvent l’apparence de l’incompétence ou pire, de la bêtise. Mais la plupart du temps, il ne s’agit que d’une apparence. Vous pouvez être aussi intelligent que vous voulez, si vous êtes immatures, vous ferez de mauvais choix. C’est comme si le cerveau était un moteur de voiture. Il y en a qui ont un moteur de Ferrari, d’autres de Twingo, mais dans les deux cas, si c’est un enfant de cinq ans qui est au volant, on ne va nulle part. Afin d’exploiter pleinement les capacités du véhicule, il est nécessaire d’être un conducteur adulte et aguerri. Cet exemple illustre le fait que l’intelligence ne fait pas tout et l’âge non plus. Quel qu’il soit, vous pouvez avoir encore des grandes ou des petites immaturités. Cela peut se manifester par vos croyances ou vos comportements.
Heureusement, il est souvent possible de changer, et, non seulement éviter les désagréments qu’engendre ces immaturités, mais surtout profiter des nombreux bénéfices de la maturité. Dans la vie de tous les jours, les personnes les plus matures se distinguent, entre autres, par leur discipline, leur lucidité, leur humilité et surtout leurs bons résultats réguliers. On peut également ajouter qu’en gagnant en maturité, on comprend mieux certains concepts comme la nuance ou la complexité. La notion de mérite – le sien et celui des autres – est également mieux perçue. On comprend également l’intérêt d’avoir une culture générale. On assume ses responsabilités. On est conscient de l’impact positif ou négatif que l’on peut avoir sur son entourage. On a une meilleure interprétation des faits et des attitudes. On agit avec mesure. Enfin, on anticipe mieux l’avenir et on peut mieux planifier. Tout cela fait que l’on inspire plus facilement confiance et même, parfois, du respect. C’est l’image courante du sage. Ce statut semble inaccessible, alors qu’en fait, on peut s’en rapprocher en ayant les bonnes connaissances et les bonnes pratiques. L’essentiel de ces connaissances est acquis et admis depuis des siècles. Il vous suffit de vous imprégner des proverbes issus de nombreuses cultures. Ce sera un travail conséquent. Pour ma part, j’ai extrait une sorte de synthèse de beaucoup de ces perles de sagesses. J’en ai fait émerger sept règles que j’appelle « Les règles de la maturité ».
La première est « On n’est jamais seul ».
Nous serons bientôt huit milliards sur terre. On peut être à l’écart ou éloigné mais pas seul. Les parents de plusieurs enfants, parfois à la recherche de tranquillité, peuvent aisément comprendre cette distinction. Cela signifie aussi que, quelles que soient vos opinions, il y a une grande probabilité que, quelque part sur terre, au moins une autre personne les partage. Si vous vous croyez ou vous sentez seul(e), c’est juste que vous n’êtes pas dans le bon environnement ou que vous ne cherchez pas au bon endroit. C’est à vous de vous rapprocher des personnes qui vont vous convenir.
Mais attention ! Pour y parvenir il faut appliquer la seconde règle qui est « Rien ne se fait tout seul ». Je distingue cette règle de l’expression, hautement immature, qui est « cela ne tombera pas du ciel ». Si on la considère au premier degré, elle est ridicule. Sans l’eau de pluie et la lumière du soleil, qui tombent littéralement du ciel, nous ne serions tout simplement pas là. Donc quelle que soit la personne qui pourrait vous venir en aide, sans ce qui tombe du ciel vous ne pourriez pas en profiter. Mais quelle que soit la solution qu’elle vous apportera, cela ne se fera pas tout seul. Cela signifie que les actes entraînent des conséquences et que les évènements qui adviennent ont toujours une cause qui peut être naturelle ou artificielle. Quand ce qui se produit semble ne pas avoir de cause, certaines personnes trouvent commode de croire que le hasard en est à l’origine. Cette notion de hasard est rarement utilisée correctement. Les mathématiques favorisent l’idée d’expérience aléatoire. Vérifiez dans votre dictionnaire, aléatoire signifie « que l’on ne peut prévoir ». Ce qui implique que, plutôt que de parler du hasard comme d’un phénomène exerçant une influence sur les évènements, ayons l’humilité d’envisager que nous ne savons juste pas encore tout expliquer. Ce que l'on appelle «fruit du hasard » est perçu, à tort, comme une explication suffisante. Il s'agit, au contraire, d'une expression qui signifie que nous ignorons les causes de l'évènement en question. C’est le travail des scientifiques de faire reculer cette ignorance. Un jour, peut-être, nous en saurons beaucoup plus et nous ne serons plus impressionné face à ce qui, aujourd’hui, est appelé « chance ».
Encore faut-il s’y mettre et faire les choses correctement. Je vous précise cela car la troisième règle est « L’erreur est humaine et il faut apprendre d’elle ». Trop souvent, j’entends dire « je suis bête ! ». Si vous utilisez ces expressions alors vous usez d’un moyen de ne pas reconnaître vos erreurs. Ce serait la faute d’une tare congénitale limitant les facultés intellectuelles. Ce serait donc la faute de vos parents ? J’ai une bonne nouvelle, si vous commettez une erreur alors vous n’êtes pas bête mais humain. Réciproquement, si vous êtes humain alors vous allez commettre des erreurs. C’est justement cette capacité de se tromper et d’apprendre qui rend l’être humain aussi extraordinaire. Si vous retenez les leçons de vos fautes alors vous allez augmenter la somme de vos connaissances. Vous allez vous améliorer. Par conséquent, vous direz désormais « J’ai commis une erreur, je dois apprendre d’elle ». Cette nouvelle expression remplacera également l’expression « Ce n’est pas ma faute » ou « Je n’y suis pour rien ». Vous ne pouvez pas agir et ne pas être responsable de vos actes. L’idée ici n’est pas de vous faire culpabiliser mais de vous inciter à ne pas commettre une erreur de plus.
Nous pouvons la résumer grâce à la quatrième règle qui est « On ne peut pas tout avoir ou tout savoir ». C’est la plus logique de toutes les règles. En particulier, on ne peut pas avoir une chose et son contraire en même temps. Par exemple, être célèbre et inconnus de tous. Autre exemple, agir et n’avoir rien fait du tout. En outre, plus vous voulez avoir beaucoup et plus vous devrez savoir beaucoup. On dit fréquemment que le savoir c’est le pouvoir. Là encore, c’est très logique car ceux qui possèdent plus que vous, savent forcément comment ils en sont arrivés là. Surtout quand ils sont partis de zéro. Évidemment, cela demande des efforts.
Cependant, tôt ou tard, vous allez atteindre un plafond qui est dû à la cinquième règle qui est « On ne peut pas être partout à la fois ». D’abord, parce que c’est physiquement impossible. Ensuite, parce que tout fait dépend de son contexte et il n’est pas possible de savoir tous les gérer en même temps. C’est pour cela qu’il faut apprendre à s’organiser, à planifier et, notamment, à déléguer. Effectivement, déléguer est une tâche laborieuse car il faut parvenir à trouver les bonnes personnes. Toutefois, si on se trompe, ce n’est pas si grave. À force d’essais, d’erreurs et d’ajustements le succès finira par arriver.
C’est ce qu’enseigne la sixième règle : « Rien ne dure éternellement ». On dit aussi « Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel » ou encore « Tout à une fin ». Ce qui indique qu’une période difficile va succéder à une période plus simple et réciproquement. En revanche, si on souhaite que la période agréable perdure, il faudra mettre en application les règles précédentes. Vous augmenterez ainsi la probabilité de succès.
Gardez à l’esprit qu’une des raisons pour lesquelles il y aura une éventuelle fin est la septième et dernière règle : « On ne peut pas tout contrôler ». Aujourd’hui, vous ne pouvez ni choisir le temps qu’il fait, ni décider du comportement de vos fréquentations. En revanche, vous pouvez vous discipliner. En d’autres termes, dans certaines circonstances, on va devoir subir. Il faut l’accepter afin de s’adapter et d’adopter la meilleure attitude ou la meilleure stratégie.
Comme illustration, prenons le cas d’une personne à l’honnêteté limitée. Appelons la Bernard. Supposons que cette personne effectue des escroqueries. Dans un premier temps, Bernard pourrait bénéficier du manque de connaissances de ses victimes (on ne peut pas tout avoir ou tout savoir) et des erreurs qu’elles commettent (ce qui est humain). Cependant, tôt ou tard, des réactions adviendront de la part des victimes ou de celle de leur entourage (on n’est jamais seul). Un ami ou un membre de la famille pourrait prévenir les autorités (rien ne se fait tout seul). Bernard pourrait même être trahi par ses propres fréquentations sans s’y attendre (on ne peut pas être partout à la fois). Il pourrait avoir à subir un procès et une condamnation (on ne peut pas tout contrôler). Enfin, après avoir purgé sa peine (rien ne dure éternellement), il pourrait avoir gagné en maturité et comprendre qu’il est plus sage de faire le bien autour de soi.
Ce fameux bien, commun à beaucoup de traditions ou de religions est la conséquence logique des règles que nous venons de découvrir ensemble.
En parlant de religions. Afin d’éviter de froisser certaines sensibilités, je vais apporter une précision. Peut-être que vous avez dû vous exclamer « Et Dieu dans tout ça ? Il est unique, s’est fait tout seul, ne commets jamais d’erreurs, est partout, sait tout, voit tout, possède tout, contrôle tout et est éternel ». Je répondrais, avec simplicité, que justement nous ne sommes pas Dieu. Ses créations ont donc des qualités opposées aux siennes. Plus tôt vous l’admettrez, plus vite vous gagnerez en maturité. Dans le pire des cas, pour vous apaiser, rajoutez « sauf Dieu » à la fin de chaque règle.
Avec cette précision, nous avons fait le tour. Passez dès maintenant à l’action et indiquez-moi en commentaire les changements que vous avez opérés en vous.
Je vous dis à bientôt.