
Les manuels scolaires sont vos amis
Trop souvent les élèves jugent que le manuel scolaire est inutile, qu’il est fourni ou acheté en début d’année pour faire joli, ou bien pour faire plaisir aux professeurs.
La conséquence est qu’il est la plupart du temps négligé, sous exploité, abimé voir perdu. Le traitement des manuels quelque soit la matière est souvent injuste et témoigne du manque d’intérêt qu’ont les élèves soit pour la matière, soit pour le travail personnel (qui vont en général de pair).
Lorsque je demande à mes élèves de rechercher une leçon dans leur livre de mathématiques, la plupart la trouve au prix d’efforts considérables me montrant qu’ils ne se sont jamais « appropriés » leur manuel. Alors que la solution la plus évidente est d’abord de la rechercher dans le sommaire.
Quand je les questionne afin de savoir si (sincèrement) il leur arrive d’utiliser leurs manuels sans que leur professeur ne leur donne des devoirs à faire, une immense majorité d’entre eux me réponds « non, monsieur », certains se demandent même quel serait l’intérêt de prendre une telle initiative.
Enfin bref, pour trop d’élèves le livre est une « chose abstraite pas forcément utile » qu’il convient d’éviter du mieux que l’on peut.
En agissant de la sorte, les élèves :
- se privent d’une source d’informations non négligeable
- ne profitent pas d’une importante bibliothèque d’exercices
- se privent d’un moyen d’améliorer sa progression
Alors que l’utilisation régulière et structurée d’un manuel scolaire permet au contraire :
-D’anticiper le cours
- De faire évoluer son niveau étape par étape
- D’approfondir les notions vues en classe
- De s’armer avant chaque évaluation
-D’acquérir les bons réflexes
- De travailler son autonomie et sa créativité
Mais tout d’abord un peu de théorie (eh oui …. Il faut parfois en passer par là)
Il est important de comprendre le rôle du manuel scolaire.
Un manuel scolaire rempli 4 fonctions principales :
1. Une fonction de transmission des connaissances
Elle impose une sélection des connaissances et des compétences dans une matière. La transmission doit être progressive et doit se faire par rapport aux acquis (supposés) des années antérieures.
Par exemple on ne peut aborder le calcul de nombres en écriture fractionnaire (opération sur les fractions) que si l’élève maitrise les 4 opérations de base. C’est-à-dire l’addition, la soustraction, la multiplication et la division. Il faut donc filtrer les informations pour qu’elles soient accessibles et claires aux élèves en fonction de leur classe.
2. Une fonction d’organisation de l’apprentissage
Le manuel suggère une progression dans l’obtention des connaissances et des compétences. Celle-ci peut se faire suivant plusieurs façons :
de l'expérience pratique de l'élève à la théorie, par exemple en technologie
de la théorie à des exercices d'application pratique avec le contrôle des acquisitions, par exemple en mathématiques
d'exemples et d'illustrations et de textes à l'observation et à l'analyse, par exemple dans les manuels scolaires de littérature.
3. Une fonction de développement de capacités et des compétences
La progression des exercices permet aux élèves de développer leurs capacités de calcul, de logique, de raisonnement transversal, d’utilisation des outils géométrique etc…
4. Une fonction de consolidation
Une fois les connaissances et les compétences comprises, il reste à l’élève le soin de les travailler encore et encore avec des exercices afin que celles-ci puissent rester dans son esprit. De façon qu’il n’ait plus à hésiter lorsqu’il est sollicité sur des notions qu’il a déjà étudiées. Il crée, en faisant cela, une série de réflexes qui lui permettront d’être plus efficace et plus pertinent.
Exemple, quand un élève comprend, le 1er février, une leçon portant sur la proportionnalité mais qu’il ne prend pas la peine de l’apprendre ou bien de la travailler correctement. Si son professeur lui donne une évaluation mobilisant des compétences transversales - notamment de la proportionnalité - 1mois plus tard, il s’en retrouvera déstabilisé car il aura surement tout oublié.
J’ai souvent été confronté à cette situation lorsque, 3 semaines après avoir étudié une leçon avec l’une de mes classes, les élèves m’ont avoué ne pas avoir pu traiter un exercice d’une évaluation car ils ne s’en souvenaient plus.
« Une notion est acquise lorsqu’elle est comprise et suffisamment travaillée pour être retenue ».
David WELTER
Vous l’aurez compris, penser pouvoir se passer du manuel scolaire est un très mauvais calcul car c’est un élément essentiel dans la progression de l’élève. Savoir l’utiliser est un atout majeur car il constitue une alternative intéressante dans le cas où certaines notions auraient échappé aux élèves par manque d’attention, de compréhension de bavardage etc…
De plus il donne accès à une bibliothèque d’exercices variés leur permettant de travailler leur créativité, leur sens de l’adaptation. Grâce au manuel ils réalisent un gain de temps car les compétences et les connaissances exigées pour l’année y sont toutes travaillées. En un mot les élèves gagnent en autonomie et en prise d’initiative.
Un manuel permet donc de structurer, de travailler puis de consolider les connaissances et les compétences essentielles pour les classes suivantes tout en éveillant l’esprit de curiosité des plus motivés. Les mathématiques étant une science sommative, il est impératif de passer par cette étape chaque année afin de réduire le nombre de ses lacunes jusqu’à ce qu’il tende vers zéro.
C’est pour cela qu’il ne doit jamais rester fermé et qu’il doit toujours être près de vous car il est votre ami !